Conférence des Nations Unies sur l’eau : Le Butterfly Effect plaide pour un renforcement de la gouvernance internationale de l’eau

Du 9ème Forum Mondial de l’Eau 2022 à la Conférence des Nations Unies sur l’eau de 2023, la coalition internationale de la société civile pour l’eau ‘’Butterfly Effect’’ – dont l’animation est assurée par le Secrétariat International de l’Eau (SIE) et qui compte plus de 140 OSC membres- s’est pleinement mobilisée –pour influencer la première conférence onusienne sur l’eau depuis près de 50 ans.


La Conférence en bref
  • Du 22 au 24 mars 2023 à New-York
  • Co-présidée par le Tadjikistan et les Pays-Bas, avec l’appui de UN-DESA
  • Déroulé des sessions intergouvernementales :
    • Un débat général avec les déclarations officielles des Etats
    • 5 dialogues interactifs, chacun piloté par 2 Etats membres
  • Déroulé des évènements parallèles :
    • 5 évènements spéciaux pilotés par des acteurs non-étatiques
    • 500 side-events proposés par une diversité d’acteurs
  • Forte affluence avec la participation d’environ 10 000 personnes
  • Présence politique de 8 chefs d’Etats (Bolivie, Bosnie-Herzégovine, Botswana, Slovénie, Gambie, Tuvalu et Namibie) ; 6 chefs de gouvernements et plus de 100 ministres


Résultats de la Conférence

Ayant pour objectif l’examen à mi-parcours de la mise en œuvre de la Décennie internationale d’action sur le thème de l’eau au service du développement durable, il était entendu que les  résultats de cette conférence ne seraient pas contraignants.

Ainsi, l’un des principaux résultats consiste en un programme d’action pour l’eau – le Water Action Agenda – qui recense à ce jour plus de 800 engagements volontaires dont 43% des engagements proviennent d’ONG, 26% de gouvernements et 11% d’institutions multilatérales. A ce jour, aucune information n’a été communiquée quant au suivi de la mise en œuvre de ces engagements – dont une grande partie ne sont pas des ‘’game changers’’.

Le Tadjikistan – co-organisateur de la Conférence – a annoncé sa volonté d’organiser la prochaine Conférence des Nations Unies sur l’Eau en 2028 et plus de 150 pays ont affiché leur soutien à la création d’un poste d’Envoyé Spécial des Nations Unies sur l’eau auprès du Secrétaire Général de l’ONU. De plus, certains pays, dont l’Allemagne, la Suisse et la France, ont annoncé des engagements financiers pour soutenir le travail de cet Envoyé Spécial. La nécessité d’établir des réunions intergouvernementales régulières sur l’eau au sein des Nations Unies a également été mentionnée par de nombreux Etats membres.

Ces progrès – certes encore trop timides – sur la structuration d’une gouvernance mondiale de l’eau permettent d’affirmer que cette conférence aura fourni un cadre précieux pour une mise en œuvre effective de l’Agenda 2030, en particulier le SDG6 dédié à l’Eau.  

L’influence du Butterfly Effect

S’agissant d’une occasion unique de rassembler les États et la communauté internationale autour de notre ressource la plus précieuse et la plus limitée, l’eau, et de nous donner la possibilité de résoudre la crise de l’eau, le Butterfly Effect s’est mobilisé pour faire bouger les lignes et influencer les résultats de cette conférence.

Bâtissant sur les positions portées lors du Forum mondial de l’eau de Dakar (Sénégal, mars 2022), la coalition a diffusé largement ses recommandations pour renforcer la gouvernance mondiale de l’eau, appelant à un leadership politique fort pour répondre à la crise de l’eau. Les positions du Butterfly Effect auront pu être largement diffusées en amont et pendant la conférence lors de différentes sessions et réunions avec des acteurs stratégiques, notamment à différents ministres et parlementaires, au Secrétaire Général des Nations Unies, aux délégations de gouvernements (hollandais, français, allemand, l’Union Européenne, l’Afrique du Sud, Mexique, Colombie, Bolivie et Sénégal…) ; au Rapporteur spécial sur les droits des personnes indigènes ; au Rapporteur spécial pour les droits humains à l’eau potable et à l’assainissement ; au Chef du bureau des droits de l’homme à New York ; tout comme à de nombreuses parties prenantes.

Certains des messages de plaidoyer de la coalition auront été repris au plus haut niveau, du moins partiellement, tels que la demande d’établissement de réunions intergouvernementales régulières sur l’eau au sein de l’ONU ; la création d’un poste d’Envoyé spécial sur l’eau auprès du Secrétaire Général des Nations Unies et l’établissement d’un nouveau système d’information global sur l’eau.


Le Butterfly Effect à la Conférence onusienne sur l’eau en bref
  • 17 membres mobilisés à New York
  • 1 Policy Paper contenant les demandes de la société civile
  • 1 contribution au Water Action Agenda,
  • 2 contributions aux consultations mondiales,
  • 1 contribution à la note de concept du dialogue interactif 5
  • Participation à la réunion préparatoire New-York en octobre 2022
  • Participation à différents groupes de travail pour une meilleure coordination des organisations de la société civile
  • Renforcement des synergies avec la jeunesse – partie intégrante de la société civile
  • Organisation de deux ateliers d’information en ligne
  • Partage d’information régulière (newsletter et publications sur les réseaux sociaux)
  • Dialogue régulier avec différentes parties prenantes (Etats membres, secteur privé, organisations de la société civile….)
  • Synergies renforcées avec les délégations de nombreux acteurs internationaux en faveur du renforcement de la gouvernance internationale de l’eau tels que la Commission Européenne, les délégations du Sénégal, du Pérou et de la France.

Les moments forts

  • Side-event From Mar del Plata to the UN 2023 Water Conference; where do we go?

L’un des évènements forts de la participation du Butterfly Effect à la Conférence de New-York aura été la préparation et la participation au side-event organisé par le gouvernement du Pérou intitulé From Mar del Plata to the UN 2023 Water Conference ; where do we go ?. Avec la participation de représentants de la société civile, de la jeunesse, des délégations du Pérou, du Sénégal, de la Commission Européenne et du secteur privé (AquaFed), cet évènement qui a rassemblé une centaine de participants, aura notamment permis d’entamer le dialogue entre différents acteurs clés sur le besoin de renforcement de la gouvernance internationale de l’eau.

  • Réunion des organisations de la société civile présentes à New-York et présentation du Manifeste commun de la société civile

Le Butterfly Effect a été signataire du manifeste de la société civile, endossé par plus de 450 organisations et auquel le Secrétariat a contribué à la rédaction du paragraphe 9 portant sur la gouvernance mondiale de l’eau. Présenté lors d’une soirée de networking en amont de la Conférence, le manifeste a notamment été remis à Pedro Arrojo – rapporteur spécial aux droits humains à l’eau potable et l’assainissement aux Nations Unies, José Francisco Calí Tzay – rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones aux Nations Unies, et Nathalie Olijslager – directrice de programme Conférence des Nations unies sur l’eau New York 2023 du gouvernement des Pays-Bas. Ce manifeste a été par la suite présenté en session plénière lors de la Conférence des Nations Unies par Pedro Arrojo.

Les prochaines étapes

Si cette conférence aura ouvert de nombreuses portes, le travail qu’il reste encore à faire pour aboutir à des engagements concrets et un renforcement de la gouvernance internationale de l’eau est conséquent. La crise globale de l’eau ne pourra trouver ses solutions que dans des actions et des décisions partagées à tous les niveaux.

Le Butterfly Effect poursuivra donc sa mobilisation au travers de ses membres et continuera de développer son plaidoyer en cohérence avec les prochaines échéances internationales telles que le Forum Politique de Haut Niveau du mois de juin 2023, l’Assemblée Générale des Nations Unies de septembre et le Forum Mondial de l’Eau de Bali en 2024.

Ressources 

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