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Programme eau et assainissement en Ouzbékistan

Sur une population de près de 30 millions de personnes, 19 millions d’Ouzbèkes (64 %) habitent en zone rurale. Seulement 26 % d’entre eux ont accès à de l’eau courante et traitée; 55 % de la population n’a aucun accès à l’eau ou a accès à une source non améliorée. Dans beaucoup de villages, les habitants n’ont d’autres choix que de consommer de l’eau non potable provenant des canaux d’irrigation, ou d’acheter à prix fort de l’eau de qualité douteuse transportée dans des camions citernes, deux sources  qui ne sont ni fiables ni régulières. De plus, l’eau des canaux ne coule pas en tout temps et les habitants sont obligés, à certaines périodes de l’année, d’acheter l’eau de revendeurs. Ils payent alors jusqu’à 15 dollars américains le mètre cube.

Objectifs du programme

Amélioration des conditions de vie et de santé des populations dans les villages ciblés de la vallée de Ferghana et de la province de Syrdarya en renforçant les services  décentralisés en eau potable et en améliorant les pratiques d’hygiène et d’assainissement. Intégration du nouveau modèle de services décentralisés à l’agenda national.

Objectif spécifique 1 :

Des systèmes décentralisés de gestion de l’eau sont en place dans les trois provinces de la vallée de la Ferghana. Ils sont opérés de manière durable par des organismes locaux voués à l’eau potable, et soutenus par une structure chapeau et des institutions publiques et privées locales.

Objectif spécifique 2 :

Le modèle de gestion communautaire est mis en œuvre avec succès dans dix villages et mis à l’échelle dans la province de Syrdarya. Garantissant un accès à l’eau potable et des services d’assainissement à environ 70 % de la population, ce modèle est reproduit au niveau national par les institutions compétentes. Avec la construction de systèmes pilotes d’accès à l’eau, nous voulons démontrer qu’il est possible de répondre aux besoins des populations en eau potable, d’améliorer la situation des toilettes publiques et d’en instaurer une gestion efficace et efficiente par les populations. Un tarif qui couvre la totalité des coûts assure la gestion durable du système et permet son développement.

Résultats attendus

Pour l’objectif spécifique 1 :

  • Les systèmes d’eau de quatre nouveaux villages sont remis en service dans la province de Namangan. La portée géographique du projet est élargie pour couvrir trois provinces de la vallée de Ferghana.
  • Une organisation chapeau est créée pour la vallée de Ferghana et opère de manière efficace.
  • Les Organisations de l’eau potable (OEP) ont accès à un appui technique et à des connaissances organisationnelles grâce à l’organisme chapeau.

Pour l’objectif spécifique 2 :

  • Dix nouveaux systèmes d’eau potable sont construits et les OEP associées sont créées.
  • Les villages servent de plateforme de formation. Les capacités des représentants des collectivités locales, communales et provinciales, des organes d’auto-gouvernance, des ingénieurs et des animateurs communautaires sont renforcées.
  • Un guide et des recommandations pour modifier le cadre réglementaire sont adoptés et appliqués par les autorités ouzbèkes.
  • Les outils pédagogiques sur les bonnes pratiques hygiéniques sont finalisés et remis aux ministères de tutelle afin d’être utilisés dans les programmes pertinents.
  • L’idée de payer les infrastructures pour un accès à l’eau en milieu rural est acceptée et les systèmes tarifaires sont en place.

Réalisations

Un accès durable à l’eau potable grâce à une gouvernance locale performante

À la fin de 2015, plus de 110 000 personnes dans 26 villages ont un accès durable à l’eau potable. Les 24 OEP enregistrées gèrent ces systèmes d’eau. Leur personnel a été formé sur les aspects techniques, financiers et de gestion afin de pouvoir assurer le fonctionnement et l’entretien de leur système de manière autonome. Les premiers systèmes construits fonctionnent avec succès depuis plus de 10 ans.

Une approche qui intègre les questions de santé

L’accès à l’eau est essentiel, mais ne suffit pas à lui seul à améliorer de manière significative la santé des populations rurales. Nous organisons donc des campagnes de sensibilisation à l’hygiène pour appuyer les actions visant l’accès à l’eau potable. Grâce à ces campagnes, l’incidence des maladies transmises par l’eau a diminué de manière notable et durable dans les villages ciblés par le projet. Des campagnes régionales et nationales ont été organisées afin de toucher toute la population et d’accroître notre portée. Plus de 3 500 employés des ministères de la Santé et de l’Éducation ont été formés sur les comportements liés à l’eau.

Une approche de recouvrement total des coûts

L’une des principales caractéristiques des OEP mises en place est l’instauration d’un tarif pour l’eau en accord avec la population de chaque village. Ce tarif comprend non seulement les coûts de fonctionnement du système d’eau (l’électricité pour la pompe, le paiement des techniciens de maintenance, les frais d’entretien, etc.) mais aussi l’amortissement : le coût de l’investissement est compris dans le tarif et sera amorti dans 5, 8 ou 25 ans, selon l’équipement concerné.

Un tarif abordable

Le tarif établi pour chaque village avec l’appui du SIE est de 40 centimes le mètre cube, c’est-à-dire plus de 35 fois moins cher que le prix au camion-citerne. Si 85 % de la population paie ce tarif, cela permettra d’atteindre un seuil de rentabilité.  et d’ainsi rendre les services d’eau accessibles aux habitants qui n’ont pas les moyens de payer.

Un taux de recouvrement important

L’expérience des 15 dernières années démontre qu’à la suite d’une période de transition, le taux de recouvrement atteint entre 90 et 95 %, et reste à ce niveau tant que les populations continuent de bénéficier d’un service d’eau. Le tarif est établi librement par les habitants du village et les montants sont collectés par l’OEP. Ce tarif est fixé en accord avec les agences nationales de lutte contre les monopoles.

Un coût d’investissement abordable

Avec un prix d’environ 60 dollars américains par personne, l’investissement requis reste abordable. Le modèle proposé comprend des connexions à domicile et convient aux villages d’environ 2 000 à 10 000 habitants. Il convient aussi aux systèmes où plusieurs villages dépendent d’une seule source d’eau, de même que pour les villages qui utilisent l’eau souterraineou l’eau de surface.

À venir

En 2016, nous allons soutenir le renforcement des systèmes par les habitants, de façon à atteindre 30 000 personnes. Un programme de formation sur les changements de comportement, offert aux élèves des 10 000 écoles d’Ouzbékistan, est en voie d’élaboration avec la participation d’infirmiers et de professeurs de tout le pays.

Partenaires

Actualités

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Nous avons développé une approche communautaire de gestion de l’eau qui vient d’être officiellement adoptée par les autorités ouzbèkes et s’étendra à l’ensemble du pays. Notre projet, financé par la Direction du développement et de la coopération suisse, vise à aider les villages des zones rurales d’Ouzbékistan à avoir accès à de l’eau potable grâce … Continuer la lecture de Le Gouvernement ouzbek adopte notre approche de gestion de l’eau axée sur la communauté

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Terrain Ouzbékistan – Capsules vidéos

Capsules vidéos réalisées par l’Agence suisse du développement et de la coopération (DDC) sur les actions Terrain menées par le SIE en Asie centrale. Terrain Ouzbékistan – Capsule n°1 4’15 (anglais) Terrain Ouzbékistan – Capsule n°2 12’27 (anglais)

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Publications

Comment établir un recouvrement intégral des coûts du système d’approvisionnement en eau ?

Ce document se fonde sur les expériences de l’approvisionnement en eau en milieu rural et du projet d’assainissement mis en œuvre en Ouzbékistan et au Tadjikistan par le Secrétariat international de l’iau (SIE). Il explique les détails du modèle qui permet le recouvrement intégral des coûts et analyse les facteurs de réussite et la réplication. … Continuer la lecture de Comment établir un recouvrement intégral des coûts du système d’approvisionnement en eau ?

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